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  • Photo du rédacteurThomas Giraud

ORGUEIL OU HUMILITÉ ? 

 


 

Si l’orgueil est l’un des 7 pêchés capitaux dans notre société judéo-chrétienne, il est aussi mis en avant dans les interviews de sportifs professionnels comme levier pour rehausser leurs niveaux de performance (« J’ai gagné à l’orgueil », «  piqué dans son orgueil, il a réagi et a refusé la défaite », etc.).   

Un supplément d’âme l’orgueil ? 

 

Pour y voir plus clair, revenons aux sources : orgueil vient de superbia en latin, super = au-dessus. L’orgueil décrit une perception exagérée de sa propre personne. 

C’est à distinguer de la vanité (« le désir de faire naître chez l’autre la perception d’une haute estime de soi-même » selon Shopenhauer) et de la fierté (le sentiment de satisfaction après un succès). 

 

Si l’orgueil est une sur-estimation, s’agit-il d’aller à son opposé ? 

 

A l’opposé se trouve l’humilité. 

L’humilité trouve également toute sa place dans les discours tenus par les sportifs (« être humble devant les éléments de la nature » - la montagne pour les alpinistes, l’océan pour les surfeurs). Plus globalement, elle incarne le respect et l’acceptation de ce que l’on ne peut pas contrôler : l’environnement et les autres. C’est en cela une qualité fondamentale pour augmenter son degré de résilience : accepter l’incertitude du monde extérieur autorise l’échec et invite à ne pas renoncer. 

 

L’humilité n’est cependant pas une sous-estimation de sa propre valeur et n’est pas contradictoire avec le fait d’être ambitieux : on peut être humble vis-a-vis de l’extérieur tout en visant haut à titre personnel. 

 

Ainsi, l’humilité se distingue de la modestie, qui consiste en une retenue pour ne pas tomber dans l’excès. La modestie n’est qu’un stratagème défensif né d’une peur, celle d’être grand et d’écraser les autres*. Mais en retenant une partie de notre perception, on ment par omission envers les autres et surtout envers soi-même. On se pose des limites basses à son potentiel. 

 

L’humilité est donc clé dans le rapport entre soi et le monde. 

Mais dans le rapport que l’on entretient avec soi-même, comment font les leaders pour éviter les écueils de la sur-évaluation (l’orgueil) et de la retenue (la modestie) ?  

Leur clé pour viser juste : avoir une conscience et une estime de soi très fines, afin d’être au clair avec leurs forces et leurs limites. Ou plutôt de leurs limites actuelles car ils se mettent dans la posture du chercheur d’or : en expérimentant en permanence hors de leur zone de confort pour aller toujours plus haut. 

 

 

Cf le génial texte de Marianne Williamson (repris par Nelson Mandela lors de son discours d'investiture en 1994) 

« Notre peur la plus profonde n'est pas de ne pas être à la hauteur. Notre peur la plus profonde est d'être puissant au-delà de toute limite. C'est notre lumière, et non notre obscurité, qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question : « Qui suis-je, moi, pour être brillant, superbe, talentueux et merveilleux ? » En réalité, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit ne rend pas service au monde. Se rapetisser afin que les autres ne se sentent pas en insécurité n'a rien d'une attitude éclairée. Nous sommes tous destinés à briller, comme brillent les enfants. Nous sommes nés afin de manifester la gloire de Dieu en nous. Et ceci n'est pas simplement pour quelques-uns d'entre nous, mais pour chacun de nous. Et en laissant briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission d'en faire autant. En nous libérant de notre peur, notre puissance libère automatiquement les autres. » 

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